- apotropée
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⇒APOTROPÉE, subst. fém.MYTHOLOGIEA.— Brebis qu'on immolait en chantant des hymnes ou des vers pour détourner la colère des dieux ou pour que ceux-ci détournent un malheur.B.— Hymnes, vers que l'on récitait pour apaiser les dieux.Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.— Except., employé comme adj. ,,Ce qui sert à détourner la fureur de la Divinité.`` (RHEIMS 1969). Synon. apotropéen (cf. apotropéen) :• Toi, pour qui sur l'autel fument en hécatombesLes lourds désirs plus cornus que des égipans,Électuaire sûr aux bouches des serpents,Et rite apotropée à la fureur des trombes; ...J. MORÉAS, Le Pélerin passionné, 1891, p. 33.PRONONC. — Seule transcription ds LAND. 1834 : a-po-tro-pé.ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1564 adj. mythol. gr. apotrophee « qui sert à détourner la fureur des dieux » (RABELAIS, V, 4, ds HUG. : Sur le sommet de la teste leurs couppans je ne scay quant cheveux, avec certaines parolles apotrophees et expiatoires ... les font oiseaux tels devenir que presentement les voyez), attest. isolée; 1891 apotropée, supra; b) 1586 apotropees subst. masc. plur. « détourneur de maux, nom donné aux dieux grecs » (LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII, 5 ds HUG.), attest. isolée; 2. a) 1823 subst. masc. plur. (BOISTE : Apotropées [...] vers pour conjurer le courroux des dieux); fém. dep. 1832, RAYMOND, Dict. gén. de la lang. fr., Paris; b) 1845 subst. fém. myth. (BESCH. : Apotropée [...] Brebis qu'on immolait en chantant des hymnes ou des vers, à certaines divinités qu'on invoquait quand on redoutait un accident fâcheux).Empr. au gr.
« qui détourne les maux », HIPPOCRATE, 378, 31 ds BAILLY.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.BBG. — RHEIMS 1969.apotropée [apɔtʀɔpe] n. et adj.ÉTYM. 1823; parolles apotrophees, 1564, Rabelais; apotropees, 1586, n. m. pl. « destourneurs de maux » (en parlant des dieux grecs); du grec apotropaios « qui détourne les maux, tutélaire », de apotropê « action de détourner (un malheur) », de apotropein « détourner ».❖♦ Mythologie (Grèce antique).1 N. f. pl. (1832; masc., 1823-1843). Hymnes, vers récités pour apaiser les dieux.2 N. f. (1845). Brebis que l'on immolait aux dieux pour les apaiser, détourner leur colère ou invoquer leur aide. — (1866). Cérémonie conjuratoire.REM. Emploi adjectival rare et littér.; cf. rite apotropée (Moréas, 1891). → ci-dessus, Rabelais, et aussi Apotropaïque.❖DÉR. Apotropéen.
Encyclopédie Universelle. 2012.